Une brigade à El Haouaria ne suffit pas
Il y a, incontestablement, un grand décalage entre l’actualité et la réalité. La satisfaction des politiciens quant à la situation du pays n’a d’égale que l’état de déliquescence qu’il connaît. Leur optimisme pour le futur est à la mesure du défaitisme ambiant quant à une amélioration proche. Le pays va mal. Cela ne se lit pas dans les chiffres officiels et ne se dit pas dans les discours mais se constate au quotidien, dans nos villes, dans nos rues, sur nos trottoirs, sur nos plages ou lorsque le plafond d’un aéroport s’écroule à cause des pluies. Outre le baiser... [Lire la suite]
A l’aube des élections de 2011, on avait brandi des demandes ayant abouti à une définition fausse et outrancière du laïcisme. Moderniste en était devenu une insulte extrême tant les idées avancées étaient en décalage avec une société qui s’est avérée être moderne uniquement dans ses grands traits. A la veille d’échéances importantes (pas pour demain mais qui se préparent de manière stratégique) on reparle d’égalité d’héritage et on demande au législateur de braver les lois coraniques en vigueur. Les islamistes ont réussi en quelques années à donner l’impression de changer et de gagner en « souplesse ». Les modernistes, par leur jusqu’au-boutisme, sont en passe de discréditer leur propre camp et semblent ne pas avoir retenu la leçon. Les extrêmes de l’un ne servent qu’à plus avancer l’autre et pour ratisser large, les islamistes ont déjà quitté l’extrême…
Un collège de compétences-références en différents domaines devrait être constitué en Tunisie. Il aurait entre autres rôles de décorer ceux qui le méritent loin de toute intrusion de l’autorité, de la politique et des partis. Collégialement pourra être étudiée la situation du pays dans des domaines que la politique délaisse ou n’a pas le pouvoir de juger. Collégialement une feuille de route pourra être mise en place et son application pourra se faire avec l’aide de l’autorité et de la société civile. Le pays a besoin de leadership et vu le gabarit des différents rivaux le leadership susceptible de nous sauver ne pourra pas être que politique.
La Tunisienne à l’honneur
Cinquante neuf ans que la Tunisie fête la Femme, tous les 13-août. Plus de cinq décennies qu’on célèbre la Tunisienne, qu’on lui rend hommage, en ce jour férié, ainsi qu’à Bourguiba, son mentor et à Haddad, son libérateur. Un jour où on se vante du Code du Statut personnel tunisien, des avancées réalisées par la femme dans différents domaines professionnels, de son talent, de son génie, de son exceptionnalité… Un jour où on rappelle que l’Histoire moderne de la Tunisie repose sur les femmes comme l’a été l’Histoire de la Tunisie, depuis Elyssa, la reine Didon,... [Lire la suite]
Qu’ont-ils de Bourguiba sinon l’âge et une paire de lunettes? Un leitmotiv adverbial et un paradigme piqué dans le champ patriotique commun? Tout n’a trait qu’à la surface, rien de ce qui touche aux idées, au charisme, au leadership intrinsèque et à la passion politicienne faisant l’essentiel d’une icône. L’icône ne se reproduit pas. En faire un fonds de commerce n’est pas que le produit d’une inventivité communicative, il est aussi le fruit de la crédulité de celui qui a perçu sa reproduction comme on avait voulu qu’elle le soit. Nous n’honorons désormais pas Bourguiba pour ce qu’il a été (le contesté, l’oublié en plus d’être le leader) mais pour ce qu’il représente politiquement aujourd’hui: une simple couleur partisane créatrice d’un enracinement et génératrice de sympathie. Le premier étant factice et le deuxième étant tarissable, il faudra penser à nourrir l’icône autrement que par des images d’archives.
3 août- Nous avons tué Bourguiba deux fois. La première en suivant le mouvement quand on on l’a enterré vivant, la deuxième en suivant le mouvement quand on l’a déterré pour des fins partisanes.
Hôtel tunisien cherche clients polis à déplumer
Le client tunisien est l’un des sauveurs de la saison touristique 2015 ! Cela fera rire bon nombre de personnes exerçant dans ce secteur sinistré et voyant des vauriens indignes des services qu’on leur procure en ces locaux qui affluent vers les hôtels que les touristes ont désertés. Il n’y a pas si longtemps de cela, un article de presse dénigrait ouvertement les clients tunisiens. L’indignation des lecteurs s’étant massivement exprimée, l’article en question avait été retiré. La même idée a été formulée autrement par Mohamed Ali Toumi. « Le Tunisien est un client... [Lire la suite]
Les deux potentiels et la réplique de trop
La visite avait été annoncée il y a une semaine. Nicolas Sarkozy en déplacement professionnel en Tunisie. Pas plus de détails, à ce moment-là. Hormis une rencontre annoncée, pour des raisons d’ordre logistique, parmi le cercle des Français de Tunisie. L’ancien président de France est donc arrivé, hier. Il a effectué les rites d’usage, en l’occurrence la rencontre avec BCE au Palais présidentiel, le pèlerinage au musée du Bardo, la visite des souks et l’incontournable passage par la case, The Residence. De nombreuses critiques ont ciblé la visite de Sarkozy en Tunisie.... [Lire la suite]
L’aïd. Encore une occasion pour nos politiciens pour aller « se faire voir » à côté d’ enfants en détresse. Encore une occasion pour donner des cadeaux devant les flashs et pour faire dans la sensiblerie, le temps d’un épisode populiste très préparé. Aucun respect pour ces enfants, pour leurs droits et pour le droit à l’image de mineurs. Tout est bon pour parvenir: de la stratégie on fera de la spontanéité, de l’arrivisme on fera de la philanthropie et du plus faible un bon tremplin.
Jomâa, Marzouk, Ghannouchi et la nuit du destin
Trois photos partagées ces derniers jours traduisent, à elles seules, l’avenir politique tunisien. Mehdi Jomâa au marché, Mohsen Marzouk au mausolée de Sidi Sahbi et Rached Ghannouchi à la mosquée Zitouna. Une mise à exécution des ABC de la com’ dupliquée de trois manières différentes, c’est ce qu’on aura vu, à travers ces clichés. Trois protagonistes, donc, et non des moindres : le premier a été chef de gouvernement et aspirerait encore à un poste à la tête de la Tunisie. Le deuxième est perçu comme « le » candidat potentiel à la magistrature suprême. Le dernier... [Lire la suite]