Ce qui nous lie à nous-mêmes est la quintessence même de ce pays: ce je ne sais quoi qu’il a, qui fait qu’on le dénigre quand on y est et qu’on l’idolâtre une fois ailleurs. Un rapport quasi affectif avec ce petit pays qui fait que nous gravitions autour, que nous en tirions une lumière pouvant éblouir même quand on s’en éloigne et faisant que l’on s’éteigne quand on s’en éloigne trop. Une lumière que l’habitude empêche certains de voir et qui est pourtant là! Nous sommes tous l’ombre de cette lumière. Nous serons à jamais liés, dans notre même trajectoire, vers et autour d’elle.
Les dents de la mer
Une mer rouge sang, un fond de musique épique et une voix menaçante. Tous les ingrédients d’un thriller américain y sont et pourtant ce n’est pas une fiction. La dernière vidéo des djihadistes pousse encore à l’extrême ce qui l’était déjà : l’expression de l’horreur atteint son paroxysme et le dépasse, à chaque production audiovisuelle du groupe islamiste dit Daech. Leur mise en scène de l’horreur a des allures de fiction et pourtant elle semble être bien réelle. Il fut un temps où la fiction tentait de s’approcher au mieux de la réalité. Il est un temps où la... [Lire la suite]
Adulte, certains on du mal à l’être, d’autres à le devenir. Adulte, certains le deviennent dans la douleur du tiraillement, d’autres tentent de le devenir dans celle silencieuse mais visible des complexes et de leurs manifestations. Etre adulte est un luxe que beaucoup ne réussissent jamais à s’offrir et restent longtemps dans le factice qu’il maquillent et qui se voit. Naît, ainsi, l’espèce d’adulte petit!
Difficile d’être un enfant en Tunisie
Voilà trois ans que la politique a envahi nos vies, meublé, à outrance, nos quotidiens et fait oublier l’essentiel à beaucoup d’entres nous. L’essentiel, il n’est pas du côté des ministères régaliens, de celui des partis, ni dans les discours politiques creux sur fond d’idéologie. L’essentiel est dans le social et dans le social, le psychologique est intrinsèque. Nous sommes en Tunisie, un des rares pays à avoir un ministère spécialement dédié à la Femme et à l’enfance. Le premier volet de ce portefeuille est, tout en étant de nature stigmatisante, une forme de lutte... [Lire la suite]
Nous voyons mourir nos héros. Nous faisons d’eux des symboles. Les politiciens les récupèrent. Ils font d’eux des slogans. Nous suivons le mouvement. Le mouvement s’arrête. Nous voyons mourir, de nouveau, nos héros devenus martyrs, puis symboles puis slogans, d’une politique sans éthique et d’un peuple engagé au gré des tendances.
Belaïd- Il y a deux ans mourait l’homme et naissait un symbole. Puis l’icône est devenue label et est né le fonds de commerce.
Sois peuple et tais-toi !
Des secrétaires d’Etat et des ministres par dizaines, un chef de gouvernement prêt à tout refaire pour plaire à tout le monde et des projets de pouvoir enfin réalisés ! Nous pouvons désormais nous taire, pour laisser Essid et son équipe travailler. Quoiqu’il en soit, les voix dissidentes ne leur parviendront même pas, car, quand on est politicien et qu’on arrive à son but ultime, le peuple devient inutile. On est là pour le commander et il croit être là pour qu’on l’écoute. Et puis que veut dire « opposition », quand tous les partis ou presque sont au pouvoir... [Lire la suite]
Les cobayes vous saluent bien bas
La Tunisie, précurseur en matière de démocratie, peine, depuis trois ans, à atteindre la stabilité. Le parcours évidemment difficile est mené par des néophytes observés par des néophytes et critiqués, de toutes parts, par des néophytes qui se présentent, des fois, comme des experts confirmés. La politique devient, dès lors, un véritable laboratoire et nous voilà nous-mêmes cobayes de chercheurs ne cherchant, dans la majorité des cas, que la réalisation de leurs ambitions. L’amateurisme trouve toute sa splendeur dans la composition du gouvernement Essid. A peine annoncée,... [Lire la suite]