Nous y sommes presque! C’est demain que la Tunisie accueillera ses hôtes et entamera sa Conférence sur l’Investissement. Deux jours de réseautage, de débats et d’échanges; deux jours d’accords, de signatures et de partenariats, on nous l’a promis.

Le pays entier croise les doigts et retient son souffle. Une préparation qui a duré plusieurs mois et une ambiance de grand-messe.

Un petit tour aux abords du Palais des Congrès permet de mesurer la tension du J-1 et d’en voir les résultats. Une propreté que l’on n’a pas vue depuis un moment déjà. Un renfort policier imposant mais cordial. De la verdure ordonnée, arbres taillés, gazon tondu, trottoirs propres. Un traçage de route impeccable, les ampoules des lampadaires publics remplacées et les drapeaux accrochés d’une manière ordonnée. De Gammarth à Mohmed V, la Tunisie est minutieusement préparée.

En vitrine tous! Un communiqué pour organiser la circulation. Restreindre les arrêts, interdire les stationnements et faire de l’esthétique et du pratique en fluidifiant le tout et en éliminant tous les risques.

Il ne manquerait plus qu’un communiqué pour nous dire, nous citoyens, de nous endimancher, ces mardi et mercredi. De mettre de jolis habits, de laver nos voitures, de bannir l’inesthétique, de ne pas crier dans les rues, de ne pas faire les goujats. Le monde nous regarde.

Et ils nous regardent de près. Nos potentiels investisseurs. Même s’ils connaissent tout de nous. Même si l’actualité peint de nous un portrait quasi fidèle à celui naturel, il faudrait jouer le jeu. Montrer nos potentialités gâchées par la conjoncture ardue et anxiogène. Prouver que l’on peut tout, en y mettant de la bonne volonté. Que nos tendances grévistes ne sont qu’une volonté de prouver, à chaque épreuve et de manière presque régulière, que ce droit constitutionnel est enfin à nous et le restera.

Autrement, nous pouvons être travailleurs, rigoureux, ponctuels, professionnels. Notre détermination n’est pas à prouver, mais le reste est à démontrer.

Ce Forum est l’occasion de vendre nos capacités. Et si la Tunisie a fait l’exemple avec le politique, il est temps de passer à un autre volet, dont l’impact est aussi fort que vital: l’économie, le nerf de la guerre!

En matière de démocratie, notre mutation est réalisée. Malgré les remous, la route est tracée. Ne pas en dérailler ne dépend que de nos choix et de la capacité qu’ont nos politiciens de constituer la bonne majorité. Mais la pérennité de cet édifice ne peut être préservée qu’au moyen d’une économie renforcée.

Finie l’ère à laquelle nous avancions pas à pas, avec pour seule feuille de route un planning politique géré à vue d’oeil. Le besoin d’une stratégie est on ne peut plus d’actualité.

Et la vision semble être plus claire, de demain jusqu’en 2020. Les projets d’avenir mis noir sur blanc, les besoins envisagés et la manière de les réaliser appréhendée. L’espace de deux jours, le temps est à la concorde et l’objectif national.

C’est le moment, pour nous, de concrétiser la vision que nous avons de demain et, pour nos politiciens, de montrer que l’avenir n’est pas qu’un slogan redondant et creux. C’est le moment, pour le monde qui nous scrutait depuis 2011, de montrer que la solidarité et l’aide à la Tunisie ne sont pas que de la poudre aux yeux. Un rapport gagnant-gagnant est là pour encourager ceux qui ont la sympathie pour ce pays et les moyens d’y croire.

Investissons-nous, tous! 2020, c’est demain!

 

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