Je venais de finir un article où j’évoquais la décapitation [par des djihadistes, le 13 novembre] d’un jeune berger de 16 ans à Sidi Bouzid, quand la nouvelle est tombée. L’horreur avait donc frappé, le même jour, nos deux pays. Les “fous de Dieu” ont désormais le bras long. Ils agissent des fins fonds des campagnes tunisiennes jusqu’au cœur de la ville des Lumières. Leur terrorisme est passé à la vitesse supérieure. Il ne frappe plus des symboles, mais de simples citoyens. Il ne choisit pas une cible unique, mais multiplie les attaques. Il défie toutes nos stratégies sécuritaires et tous nos discours rassurants. Les terroristes nous narguent et cela ne peut qu’éveiller notre colère.
Cette nébuleuse qui s’étend d’une manière internationale menace la stabilité de nos pays, sème la terreur parmi nos enfants et nous habitue à l’horreur. Elle nourrit perfidement les amalgames et parasite l’harmonie selon laquelle nous devrions vivre notre diversité.

Nous sommes la cible d’un même mal ! Nos nationalités importent peu, nos religions importent peu !

Elle ouvre la voie au radicalisme et mène nos pays vers un rigorisme dangereux et vers le refus de l’altérité. La nébuleuse terroriste veut nous changer jusqu’à nous posséder. Toutefois, son action abjecte, au nom d’une idéologie immonde, nous rappelle qu’au delà de toute stigmatisation, nous vivons tous le même calvaire. Nous sommes la cible d’un même mal ! Nos nationalités importent peu, nos religions importent peu !

Dans cette guerre que nous avons à mener contre l’obscurantisme, c’est l’humain qui prime sur l’appartenance restreinte. Et pour honorer la mémoire de tous ces humains morts sans raison, ne donnons pas au terrorisme la chance de nous diviser. Soyons solidaires dans notre tristesse. Soyons solidaires jusque dans notre colère !

 

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